La filière du meuble (FNAEM, IPEA, Ameublement français) a livré son bilan d’activité pour l’année 2016. Après l’inversion de la courbe enregistrée en 2015, le marché enchaîne avec un deuxième exercice positif pour la première fois depuis 2011. L’activité est ainsi en croissance de 2,3 %, soit une progression légèrement inférieure à celle enregistrée lors de l’exercice précédent. Le marché domestique regagne ainsi près de 220 millions et s’établit à 9,56 milliards d’euros, soit la valeur qui était la sienne en 2012. Le pic d’activité de 2011 à 9,84 milliards d’euros demeure encore loin. Pour atteindre un tel résultat à la fin de l’année 2017, le marché devra générer une croissance à hauteur d’au moins 3 %. L’année 2016 aura constitué un exercice à deux vitesses pour le secteur du meuble. Le marché a en effet peiné à maintenir ses ventes sur le deuxième semestre après six premiers mois plus connu depuis dix ans.

La cuisine joue encore les premiers rôles en 2016 et enregistre une progression de ses ventes de 3,7 % sur l’exercice pour un CA de 2,47 milliards d’euros. Cette croissance était toutefois attendue au vu des bons résultats du segment en 2015 alors que le marché de l’immobilier, dans le neuf comme dans l’ancien, se montrait alors particulièrement atone. La reprise de l’immobilier entretient le retour à la croissance enregistré en 2015, surtout du côté des spécialistes cuisine qui voient leurs scores s’envoler (+ 5,8 % à 1,23 milliard d’euros). La grande distribution n’est pas en reste et voit aussi ses résultats progresser mais toutefois dans des proportions moindres que les spécialistes.

Au plan national, le secteur du bâtiment a bien connu une reprise en 2016, avec une activité en hausse de 1,9 %en volume. En détail, près de 380 000 logements ont été mis en chantier en 2016, conduisant à une hausse d’activité de 7,4 %en volume.

Trois raisons principales l’expliquent :

  • le dynamisme des ventes de logements neufs amorcé dès la fin 2014 et qui s’est poursuivi jusqu’en 2016, dans la promotion immobilière comme dans l’individuel diffus ;
  • le niveau historiquement bas des taux d’intérêt ;
  • enfin, l’environnement institutionnel propice, caractérisé par des dispositifs (PTZ, « Pinel ») qui ont retrouvé toute leur puissance.

Prévisions 2017

La croissance de l’activité bâtiment s’amplifiera en 2017, à +3,4 %en volume. Alors que le marché de l’amélioration-entretien restera peu dynamique (+0,9 %), le marché du neuf accélèrera (+7,0 %). Toutefois, le niveau d’activité ressortira encore inférieur à celui enregistré en 2013 et les disparités resteront importantes au sein des territoires et des métiers. De façon plus détaillée, près de 410 000 logements seront commencés en 2017, permettant un accroissement d’activité de 8,6 %en volume.

Après neuf années consécutives de repli, le non résidentiel neuf renouera enfin avec une activité orientée à la hausse (+4 %), grâce aux bâtiments industriels et aux commerces qui afficheront chacun des progressions d’environ 10 %. Dans le même temps, l’activité en bureaux et en bâtiments administratifs se stabilisera. En conséquence, le bâtiment créera enfin de l’emploi, aux environs de 10 000 postes en solde net, dont 6 000 salariés et 4 000 intérimaires.

Les années 2016 et 2017 permettront donc au bâtiment d’entrer dans une nouvelle phase haussière du cycle des affaires. Il faudra cependant veiller à ce que l’environnement institutionnel post-élection présidentielle ne modifie pas profondément la donne, faute de quoi le bâtiment connaîtrait la même cassure qu’en 2012.